Le regard pour le perroquet
Johanne Vaillancourt
Importance du regard pour le perroquet
Je vous en ai déjà parlé, contrairement à d‘autres animaux domestiques, le perroquet n‘esquive pas les contacts visuels. Bien au contraire, il les recherche puisque pour lui, c‘est le premier endroit par où passe le message d‘un changement d'un état émotionnel.
Le perroquet a cette faculté de dilater (mydriase) ou contracter ses pupilles (myosis) momentanément, lors d‘une modification de son humeur, qu‘elle soit positive ou négative. Peu importe la situation, ces mouvements des pupilles demeurent toujours signe de stimulation intense.
Ainsi, c'est le premier contact émotionnel qu'il tente avec nous; il veut connaître notre émotion quand on interagit avec lui et pour ce faire, il regarde intensément nos yeux, nos pupilles.
Réactions des perroquets
Alors, voilà, hier j'ai été passer un examen ophtalmologique et bien évidemment on m'a mis ces gouttes qui servent à dilater les pupilles, les fameux collyres mydriatiques qui chez moi ont une action qui dure et dure encore.
À mon retour, je me suis dirigée directement vers la volière du BBB pour leur faire savoir que j'étais de retour à la maison, comme je le fais toujours. E là… ouf!, affolement général chez mes oiseaux. Mes pupilles super dilatées leur laissaient comprendre qu'il se passait quelque chose d'anormal avec moi, qu'il devait y avoir un truc sérieux pour que je sois excitée à ce point!
Sur le coup, je n'y ai pas pensé et me mis à chercher ce qui n'allait pas dans la volière. Puis, ne trouvant rien du tout, j'ai fait la deuxième chose que je fais habituellement quand je rentre à la maison… aller à la salle de bain. En passant devant le miroir, j'ai compris; mes yeux, c'était mes yeux qui les faisait "freaker" à ce point!
Je suis retournée dans la volière et ils se sont tous approchés de moi. Croyez-le, je me suis tellement fait fixer intensément par les oiseaux que j'en étais très mal à l'aise. Je suis donc restée un moment avec eux à me faire dévisager comme si j'avais la lèpre en essayant de désamorcer (avec de la musique et des friandises), mais rien n'y faisait. J'ai donc dû me résoudre à sortir de là et attendre deux bonnes heures avant que mes pupilles commencent à réagir normalement.
Retour à la normale
Par la suite, je suis retournée les voir et bien évidemment, ils passaient à tour de rôle pour observer mes yeux. Quand ils se sont rendu compte que ceux-ci étaient redevenus normaux, ils ont cessé de s'agiter et sont tous venus se poser sur moi comme pour dire "Enfin te revoilà".
Morale de cette histoire? C'est que… finalement, il n'y en a pas. Seulement que nos oiseaux savent détecter nos humeurs par nos yeux et lorsque ceux-ci ne se comportent pas normalement, ils ne peuvent interpréter cette nouvelle disposition de notre part et ça les bouleverse profondément. Ce que j'en retiens? La prochaine fois que je vais chez l'ophtalmo, je vais attendre que l'effet des gouttes se dissipe avant de me présenter devant mes oiseaux. J'irai magasiner (excellente idée) et ça ne sera pas plus mal!
© Johanne Vaillancourt 2019
Photos
Quita, ara bleu et or (ara ararauna), CAJV