Dans le merveilleux monde des perroquets, on entend ou lit tout et son contraire. Généralement, ce sont des assertions qui ne servent à rien d’autre qu’à justifier notre méconnaissance de ces oiseaux, que ce soit de leurs besoins, de leurs instincts ou de leur mode de vie ancestral (qui, je vous le rappelle, a mis des millions d’années à se mettre en place); ou encore, nous bourrer le crâne de sornettes pour arriver à nous faire accepter l’inacceptable.

Adopter un perroquet relève souvent du rêve d’enfance pour plusieurs personnes et l’acquisition d’un tel oiseau se fait souvent sous l’impulsion du moment. La plupart du temps, compte tenu de l’impulsivité du geste, les gens repartent avec leur petit paquet de plumes sous le bras sans avoir la moindre idée du contenu dudit précieux paquet. Alors, ils cherchent conseil auprès de connaissances, amis, éleveurs, commis d’animalerie, clubs de perroquets (réels ou virtuels), etc. Malheureusement, dans de trop nombreux cas, le tout nouveau parent adoptif de perroquet, aveuglé par son enthousiasme ne prend pas le temps de questionner ou d’évaluer la pertinence de l’information qu’il reçoit. Dans la mêlée des informations, il ne faut pas oublier que les mythes populaires ont en commun d’êtres simplistes, accommodants et transmis par des gens qui n’en connaissent tout simplement pas assez pour être en mesure de discerner la qualité de l’information qu’ils prodiguent.

Vous n’avez pas le choix d’être responsable de l’information à laquelle vous acceptez d’accorder crédit. La plupart des gens qui vivent avec un perroquet ne peuvent conseiller qu’à partir de leur propre expérience. Leur perroquet a assurément un vécu, une personnalité, un environnement, une socialisation ou même une génétique qui sont très différents de ceux de votre perroquet. Le tempérament de votre gris d’Afrique de sept mois n’a rien en commun avec celui de l’amazone de cinq ans de votre copain.

Prenez le temps de vérifier que la personne qui tente de vous inculquer LA façon d’agir avec votre perroquet peut aller au bout de sa pensée. Peut-elle vous expliquer clairement POURQUOI vous devriez agir de telle ou telle façon? Est-ce que son conseil va aider votre perroquet à s’adapter ou n’est-ce qu’un truc rapide pour faire réagir l’oiseau (quick fix)?

Et posez-vous la question à vous-même… Est-ce que cette réponse me semble complète, sensée, cohérente, logique? Si vous doutez, si vous répondez non à un seul de ces énoncés, ne suivez pas aveuglément le conseil… il y a un ‘non de trop!

L’enfer est pavé de bonnes intentions et ce pavage est épais (je vous laisse le soin de donner au mot ‘épais’  le sens que vous voulez)! Il y a encore beaucoup trop de ces mythes populaires, de ces légendes aviaires qui sont malheureusement en libre circulation dans les milieux dits ‘spécialisés‘. C’est l’ignorance, la paresse intellectuelle et la facilité qui font perdurer des mythes dangereux sur les perroquets. Pourtant, la bonne information est facilement accessible aujourd’hui, il y a beaucoup de publications de très haut niveau. Plus aucune excuse ne tient. Le ‘je ne savais pas’ ou ‘ on m’a donné une mauvaise information‘ n’a plus sa raison d’être en 2019. Il relève de notre jugement d’accepter ou refuser de suivre les prescriptions d’un quidam qui risquent de mettre en péril l’équilibre psychologique ou physiologique de notre perroquet ainsi que notre relation avec ce dernier.

Pour expliquer les agressions, on a imaginé pour ces oiseaux une hiérarchie de dominance que nous humain connaissons bien, mais qui est pourtant inconnue de nos perroquets. Complot ou ignorance?

Pour justifier l’imprégnation aberrante que crée l’élevage à la main, on a fait fort. On nous a asséné des tas de balivernes au point où nous en sommes parvenus à trouver normal ce mode d’élevage contre nature et à réellement croire que l’élevage normal, parental, est néfaste pour les petits perroquets qui ont le malheur de naître en captivité. Complot pour sûr!

Moins on connaît un animal, plus il est facile de lui composer un univers dysfonctionnel pour légitimer notre propre ignorance. Malheureusement, ces contrevérités sont répétées des millions de fois, jusqu’à ce qu’on en vienne nous-mêmes à y croire… Si tout le monde le dit, ce doit être vrai! Même les ‘professionnels‘ du milieu aviaire en sont venus à  reproduire tels des automates, ce qui pourtant n’est qu’affabulation. Complot ou ignorance?

Qui n’a pas entendu de la bouche d’un de ces ‘experts‘ que telle ou telle espèce était nécessairement agressive, qu’un perroquet perché sur votre épaule ou à la hauteur de vos yeux deviendrait automatiquement ‘dominant‘ sur vous, qu’à la puberté tous les perroquets deviennent hors de contrôle et qu’à maturité sexuelle, tous les perroquets perdent les acquis de la première période, se ‘désapprivoisent‘, deviennent agressifs et perdent leur statut de bons compagnons. Complot ou ignorance?

Ces propositions sont si répandues qu’elles en sont devenues banales et il ne nous vient même plus à l’idée de les remettre en question. Ces fumisteries créent des torts parfois irréparables dans notre relation avec Coco.  Ce sont des idées reçues qui ont la vie dure, et ce, malgré la médiatisation et la plus grande diffusion des connaissances et des découvertes faites à ce jour sur nos perroquets.

Ces idées fausses sont nombreuses et surtout, diablement tenaces. Les attentes envers ces oiseaux sont aussi irréalistes que farfelues.

Si certaines de ces légendes aviaires font sourire, d’autres sont dramatiques et peuvent compromettre dangereusement l’équilibre du perroquet, autant au point de vue physique que psychologique.

On commence aujourd’hui à débroussailler tout ça. Idées reçues et préconçues… sortez de ce texte!